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Impôts locaux

Augmentation de 25% des taxes communales en 3 ans :

Des arguments peu convaincants.


L'Echo du Binos répond à coté :

Dans notre précédent article, nous avons rendu compte de la très forte augmentation de la part communale des impôts locaux constatée pour la période 2001-2003.
Nous n'avions pas mis en doute le fait que cette augmentation soit justifiée, mais attirions l'attention de nos lecteurs sur le fait que cette forte augmentation n'était pas cohérente avec certains types de dépenses non indispensables.
Nous citions plusieurs exemples, entre autres les dépenses afférentes à la réfection du site web de la mairie par une entreprise privée. Sur tous ces points aucune réponse n'a été fournie dans l'article sur le budget de la commune, article paru dans l'Echo du Binos n° 28 que vous pourrez retrouver avec ce lien.

Aucune justification sérieuse n'est avancée :

Mais il y a pire. Nous nous attendions à ce qu'au moins l'augmentation de 25% y soit précisément et sérieusement justifiée.
Or, l'article ne fait état que de trois arguments peu convaincants. Rien qui puisse justifier l'alourdissement des charges, d'autant plus que les recettes ont augmenté automatiquement de par l'accroissement de la population pendant cette période (cf. Seysses-Infos Nov. 2003).
Le premier argument évoque les transferts liés à la décentralisation. Malheureusement, aucun exemple précis n'est cité. Nous n'apprenons donc rien sur les charges transférées, rien sur leurs objets, leurs coûts, leurs modalités.

Un catalogue à la Prévert :

Le deuxième argument concerne effectivement la période 2001-2003 mais tient beaucoup plus d'un catalogue à la Prévert que d'un argumentaire :
On y trouve des dépenses relativement courantes qui ont peu à voir avec des charges supplémentaires (cf. tondeuse), de véritables surcoûts qui ne peuvent en aucun cas justifier 25% d'augmentation, et des bizarreries comme la "nomination d'élus référents" dont on se demande combien cela a pu coûter à la commune.
Le troisième argument évoque des dépenses futures. Là des coûts sont annoncés, mais aucune autre information, ni sur les conditions du financement, ni sur l'étalement de la charge devant peser sur la commune.

De la communication plutôt que de l'information :

Il est clair que le choix de communiquer a prévalu sur celui d'informer.
Ce choix est évident dans la conclusion qui se présente sous la forme d'un tableau comparatif avec des moyennes de groupements d'autres communes.
Acceptons cette manière de faire, même si se réfugier derrière des arguments du type "Après tout on ne fait pas si mal que ça puisque certains autres font pire" n'est pas du meilleur goût.
Mais alors, pourquoi avoir publié des moyennes compliquées plutôt qu'un simple tableau comprenant les taux des 11 communes citées ? Outre que cela aurait tenu moins de place, cette présentation aurait eu le mérite d'être plus simple, plus parlante et surtout facilement vérifiable par les lecteurs.
Mais peut-être qu'un tel tableau aurait été moins à l'avantage de la commune ?

On ne peut pas être juge et partie :

La plupart des élus sont des personnes dont on ne peut mettre en doute l'honnêteté, le sens des responsabilités, le courage et surtout l'engagement.
D'autres ne sont intéressés que par les enjeux de pouvoirs et cherchent à se positionner au mieux de leurs intérêts personnels. Tous cela est bien connu.
Concentrer dans les mêmes mains, en l'occurrence celles du premier adjoint, le contrôle des finances, de la communication et des relations avec les associations, être juge et partie en somme, relève plus du deuxième cas de figure que du premier.
En tout cas, l'augmentation des taxes et la persévérance dans la réalisation de dépenses non indispensables ne cohabiteraient sans doute pas si les responsabilités étaient réparties de façon plus judicieuse.
En attendant, laissons le mot de la fin à monsieur le Maire lui-même qui, dans ce même écho du Binos, concluait qu'en matière de dépense, "La sagesse doit nous inspirer".

Texte et illustrations Cyber-Seysses, novembre 2003.